- AZERBAÏDJAN
- AZERBAÏDJANAZERBAÏDJANUnité linguistique et culturelle, l’Azerbaïdjan est séparé en deux fractions, l’une iranienne, l’autre russe, depuis les traités du Golestan (1813) et de Torkmantchay (1828) qui en ont cédé la partie septentrionale à l’empire des tsars. Le fondement de l’Azerbaïdjan est l’ethnie azeri, parlant une langue turque occidentale, très proche de l’osmanli parlé en Turquie. Séparés des Ottomans depuis le XIIe ou le XIIIe siècle, les Azeri comprennent partiellement l’osmanli, mais leurs particularités phonétiques (perte de l’harmonie vocalique caractéristique des langues turques) indiquent qu’ils parlent sans doute une langue turque apprise par la population préturque d’origine iranienne.Le problème de la turquisation de l’Azerbaïdjan ne peut en effet être éclairé qu’en ayant recours aux épisodes historiques successifs qui ont permis ce processus complexe d’acculturation. L’origine en est certainement une première arrivée de nomades turcs dans l’empire seldjoukide d’Iran, dès les Xe et XIe siècles, au nord-ouest du plateau, au débouché de la route de migrations qui longeait le piémont méridional de l’Elbourz, face à la résistance organisée dans la Géorgie chrétienne. Mais cette marée de nomades turcs n’affecte encore que les parties septentrionales de l’Azerbaïdjan actuel, les basses terres steppiques de l’Araxe notamment, et le sud de l’Azerbaïdjan iranien, de Tabriz à Kazvin et à Hamad n, et conserve une culture iranienne pendant tout le Moyen Âge. Le tournant décisif sera le retour vers l’Iran, au début du XVIe siècle, d’un grand nombre de tribus nomades turques sh 稜‘ites d’Anatolie, après l’adoption du sh 稜‘isme comme religion d’État par la dynastie des Séfévides, Turcs originaires d’Ardabil, alors que l’Empire ottoman s’affermissait à l’époque dans l’orthodoxie sunnite. La composante religieuse a été ainsi essentielle dans l’ethnogenèse azeri, qui exprime le rattachement délibéré à l’organisation politique iranienne de nomades turcs attirés par des affinités spirituelles. Au XVIIe siècle, la limite des langues est fixée à peu de chose près dans ses frontières actuelles.Azerbaïdjanétat d'Asie occidentale (république de l'U.R.S.S. jusqu'en 1991), en Transcaucasie, s'ouvrant à l'E. sur la mer Caspienne; 86 600 km²; 7 500 000 hab.; cap. Bakou. Nature de l'état: rép. parlementaire. Pop.: Azéris (80 %), Russes (4,7 %), Arméniens (3,6 %). Langue off.: azeri. Relig.: islam chiite. Géogr. et écon. - Des bassins drainés par la Koura occupent le centre et le S. du pays. à l'O. et au N. s'étendent les chaînes du Grand et du Petit Caucase. Le climat est aride. L'irrigation permet cult. (coton, tabac, céréales) et élevage. Une industrie diversifiée utilise les ressources du sous-sol (import. gisements de pétrole, fer, cuivre, alunite). Hist. - Cette anc. province de l'empire perse fut cédée à la Russie en 1828. Rép. indép. en 1918, elle devint une rép. socialiste soviétique en 1920. En 1988, les Arméniens (chrétiens) habitant le Haut-Karabakh réclament leur rattachement à la rép. soviétique d'Arménie. En janv. 1990, des pogroms antiarméniens obligent l'armée Rouge à intervenir contre les nationalistes musulmans d'Azerbaïdjan (Azéris). L'indépendance a été proclamée par un vote du Parlement, le 30 août 1991. Le président Moutalibov, ex-premier secrétaire du P.C., démissionna en mars 1992 et fut remplacé par le nationaliste Aboulfaz Elchibey. Celui-ci a été renversé et l'ex-communiste Gueïdar Aliev a été élu président en oct. 1993. En 1994, un accord de cessez-le-feu a été signé avec l'Arménie. En 1995, une nouvelle Constitution, approuvée par référendum, a renforcé les pouvoirs présidentiels. En 1997, le conflit avec l'Arménie à propos du Haut-Karabakh continue.
Encyclopédie Universelle. 2012.